Pourquoi est -il difficile d'affronter seul ses problèmes ?
- Charlène Savin
- 16 août
- 5 min de lecture

Faire face à un problème
Face à un problème complexe, une incompréhension profonde ou un conflit interne, peut mener à un sentiment d'isolement et d'impuissance. Les tourments psychiques peuvent être incessant conduisant à des ruminations.
La perception est limitante
Lorsque des problèmes personnels ou des choix apparaissent, l’analyse et l’observation des situations dépendent de schémas de pensée déterminés. Les ruminations tournent en boucle, créant un cercle vicieux où les mêmes questions reviennent sans cesse, sans apporter de réponses satisfaisantes, et ce malgré le sentiment d’avoir tout analysé et tout décortiqué. Cette répétition mentale épuise et éloigne paradoxalement de la solution.
L'esprit humain a tendance à reproduire les mêmes patterns de réflexion, particulièrement dans les moments de stress ou de confusion. Sans regard extérieur, la perspective d’analyse est renfermante, induisant une incapacité de prise de recul plus grande encore.
Le problème perçu éclaire un problème sous-jacent qui ne sait être ciblé et qui parfois répond à une norme qui paraît évidente et qui échappe à sa remise en question.
Les limites de l'auto-analyse
Bien que l'introspection soit précieuse, elle trouve ses limites quand elle devient le seul outil face aux difficultés. Il y a des angles morts, méconnus, psychologiques, ces points aveugles concernent souvent des mécanismes d’action, des analyses de pensées, des structures psychiques, des mécanismes de défense, des peurs profondes, des croyances limitantes…
De plus, les émotions intenses qui accompagnent les problèmes personnels peuvent altérer la capacité de jugement. Quand les affects (émotions, sentiments…) submergent, le discernement est compromis et cela peut conduire au doute de soi, de ses choix, l’incapacité à dissocier l’égo de la volonté, du juste ou l’incapacité à discerner les raisons profondes de ce pourquoi l’on désire ou l’on fait les choses.
Ces limites peuvent elles-même être induites par des mécanismes de défense comme le déni, le refoulement, la rationalisation la projection et d'autres encore. Ils peuvent eux-même empêcher l'analyse donc la résolution des problèmes.
Le poids du silence et de l'isolement
Le silence peut amplifier les souffrances, donnant aux difficultés une dimension dramatique qu'elles n'auraient peut-être pas si elles étaient partagées. Cette solitude face aux épreuves peut engendrer un sentiment de honte, d'anormalité. Il peut alors être cru que l‘on est seul à vivre ces difficultés.
Parfois il peut être difficile de partager des émotions de par le sentiment de honte, de culpabilité ou d’illégitimité. Or dans la mesure où l’émotion est présente, quelque soient sa rationalité elle est à considérer, à investiguer afin de de se libérer des causes profondes qui la génèrent.
Problèmes temporaires vs. difficultés durables
Les problèmes temporaires peuvent se transformer en difficultés durables. Ils peuvent être la source de nouvelles conséquences et ainsi plus le temps passe plus l’on peut se sentir submergé et piégé et croire que le retour en arrière est de plus en plus difficile. Or souvent comme évoqué ci-dessus, le problème ciblé n’est pas forcément le problème initial et il ne vient que révéler des choses qui soient sont inscrites comme une « norme » ou soit des conflits inconscients et pas encore ciblés.
L'importance du regard extérieur
Un interlocuteur bienveillant apporte une perspective nouvelle et objective. Cette vision extérieure peut révéler des aspects de notre situation que nous n'avions pas perçus, suggérer des solutions inexplorées, ou simplement nous aider à reformuler notre problème de manière plus constructive et à en prendre conscience.
Une difficulté : un sentiment de vulnérabilité
Admettre qu’il est difficile de faire face à ses problèmes n’est pas un aveu d’échec. Il arrive que l’on ressente de la honte et de la culpabilité quand il est cru, à tort, que rencontrer des difficultés est anormal, ou que ressentir des émotions est un signe de faiblesse.
Pour éviter la confrontation à ces affects ou pour fuir une image négative de soi, des mécanismes d’évitement peuvent s’installer, menant parfois à un refoulement profond, car les affects et la souffrance ne seront pas reconnus. Ce qui de fait conduit à une aggravation des situations.
Prendre conscience de cette dynamique permet de s’alléger du poids de l’injonction à l’autosuffisance, et d’ouvrir un espace pour analyser et s’émanciper de ce qui pose problème.
L’incapacité à faire des choix
Prendre une décision, même en apparence simple, peut s’avérer particulièrement difficile. Ce qui se joue dans un choix dépasse souvent la seule logique rationnelle : il mobilise des enjeux inconscients, des conflits internes, des peurs, et parfois même des loyautés invisibles.
Certaines décisions réveillent des angoisses profondes liées à la peur de se tromper, la peur de la perte, de renoncer ou de ne plus pouvoir retourner en arrière. D'autres sont entravées par des injonctions extérieures (familiales, sociales, culturelles...) qui viennent brouiller l’accès à ce que l’on désire réellement.
Il arrive aussi que l’on se retrouve dans une forme de paralysie, comme si aucun choix n’était pleinement satisfaisant, ou comme si en choisir un revenait à trahir une partie de soi.
Dans ces moments, la décision devient le symptôme d’un conflit plus profond : entre le désir et la peur, entre l’affirmation de soi et le besoin d’être accepté. La notion d’identité ou d’idéal à atteindre peut aussi altérer notre prise de décision.
L’accompagnement psychanalytique permet de mettre en lumière ces zones d’ambivalence afin de les comprendre et d’ouvrir progressivement un espace intérieur pour faire des choix qui résonnent de manière plus juste avec soi-même, libre de doutes et d’affects.
Les problèmes peuvent révéler des conflits psychiques
Certaines difficultés personnelles trouvent leur origine dans des conflits psychiques. Le conflit psychique désigne une opposition intérieure entre des désirs, des pensées, des émotions ou des exigences contradictoires inconscientes. Ces tensions font partie intégrante de la vie psychique ; chacun y est confronté à différents moments de son existence. Ces conflits peuvent freiner le développement personnel et générer une souffrance psychologique.
Le conflit psychique peut se manifester de manière paradoxale : par exemple, à travers la répétition de situations dont on ne veut pourtant plus, ou en se plaçant inconsciemment dans des contextes inconfortables. Il peut aussi prendre la forme d’un auto-sabotage, soit de projets que l’on désire, soit de soi-même ;comme si une partie de nous-même empêchait l’autre d’avancer.
Ces comportements trouvent souvent leur origine dans des intérêts inconscients, pour répondre au principe de survie mis en place durant l’enfance. Par exemple : « J’aimerais être aimé pour ce que je suis, et pourtant, c’est plus fort que moi, je ne sais pas me présenter autrement que pour ce que j’apporte ». Derrière cela, inconsciemment peut être pensé : « Il vaut mieux être aimé pour des mauvaises raisons que de ne pas l’être du tout. », alors que consciemment il serait pensé et souhaité l’opposé.
C’est pourquoi il est important d’aller à la source pour réinterroger les nécessités inconscientes ancrées et de s’en libérer.
La résolution de problème
La résolution de problème implique beaucoup plus de variables que la simple analyse situationnelle. Il faut donc aller aux sources inconscientes de ce que le problème vient révéler, des causes multifactorielles qui n'auraient pas été suspectées, afin de se libérer pleinement des conséquences visibles.